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    étourneau sansonnet étourneau sansonnet

    Shakespeare responsable de l’introduction d’étourneaux  européens  aux Etats-Unis

     

    C’est le titre d’un article trouvé sur le site de  Scientific American quand  j’ai fait récemment quelques recherches sur ces  oiseaux  qui peuvent poser  des gros problèmes quand ils se rassemblent  en nombre , notamment  en zone urbaine. Le phénomène s’est produit la veille de Noël 2013 à Parigny, près de Jaunay-Clan, et mes amis  qui en ont été victimes ont dû supporter  plusieurs soirs de suite le bruit …et .les fientes des  centaines d’oiseaux perchés sur les arbres de leur  jardin. Pour les empêcher  de se poser  sur le rebord de la fenêtre de sa chambre  leur fils a eu la riche idée  d’enregistrer  un chant d’épervier accessible sur un site Internet  et  de le diffuser à l’extérieur  dans ses enceintes, utilisant à  petite échelle le système d’effarouchement  mis en  place par des municipalités comme  Les Sables d’Olonne  , Pau  , Nîmes ,  dans des quartiers confrontés  à ces problèmes parfois pendant plusieurs semaines.

     

    Quel rapport avec Shakespeare ? Aucun pour  ce qui nous  concerne   ici en France,  mais  aux Etats-Unis  le  pharmacien new-yorkais Eugene Schiefflin, qui en 1890 lâcha  60 étourneaux importés  d’Europe,  avait pris prétexte d’une brève allusion au don d’imitation vocale  de  cet oiseau dans la pièce Henry IV du génial auteur. En effet, pour obtenir du roi la libération du comte  Mortimer, Hotspur (beau-frère de ce dernier)  menace le roi de dresser  un étourneau pour qu’il lui répète en permanence « Mortimer, Mortimer… » Or Eugene Schiefflin appartenait à la « Société Américaine d’Acclimatation » dont le projet phare était  l’introduction aux Etats-Unis de tous les oiseaux mentionnés dans les œuvres de Shakespeare, soit  pas moins de 600 espèces d’après l’auteur de l’article !

     

     Les 60 étourneaux lâchés en mars dans la neige fondue de Central Park  s’abritèrent d’abord sous les   avant-toits du Musée Américain d’Histoire Naturelle, survécurent ensuite  à l’hiver  grâce  à leur robuste constitution, puis commencèrent  à se reproduire et à se répandre  d’Est en Ouest de l’Atlantique  au Pacifique et  jusqu’à la Baie d’Hudson au Nord et  le Mexique au Sud…L’Amérique du Nord  en compte aujourd’hui  200 millions ! Accusés par les uns de détruire leurs récoltes et d’empoisonner  le sol de leurs déjections quand ils se rassemblent par milliers, par d’autres  de parasiter  les nids des espèces  locales (comme le merle bleu) et de prendre leur place, ils sont  considérés comme chassables et nuisibles  aux Etats-Unis et au Canada [1] . Ils  ont cependant quelques défenseurs qui  en font même des oiseaux  favoris auxquels ils apprennent  à siffler un air  connu et certains  estiment  par ailleurs que  les caractéristiques de leur bec  qui leur permet de  remuer et fouiller la terre même dure et sèche n’a pas que des inconvénients  pour l’agriculture.

     

     J’emprunterai la conclusion  à un article  du Smithsonian magazine sur le même sujet : « Ces oiseaux sont l’exemple  même de la difficulté  à contrôler une espèce  invasive  une fois qu’elles s’est établie.  »


     

    [1] Ils ne le sont pas au Royaume-Uni où leur nombre est en diminution. En France  ils sont chassables et peuvent faire l’objet de campagnes spéciales,   et ils ont même des admirateurs :  http://youtu.be/VQzv8DAYFsg


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