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Par dongues le 27 Janvier 2014 à 18:19
Shakespeare responsable de l’introduction d’étourneaux européens aux Etats-Unis
C’est le titre d’un article trouvé sur le site de Scientific American quand j’ai fait récemment quelques recherches sur ces oiseaux qui peuvent poser des gros problèmes quand ils se rassemblent en nombre , notamment en zone urbaine. Le phénomène s’est produit la veille de Noël 2013 à Parigny, près de Jaunay-Clan, et mes amis qui en ont été victimes ont dû supporter plusieurs soirs de suite le bruit …et .les fientes des centaines d’oiseaux perchés sur les arbres de leur jardin. Pour les empêcher de se poser sur le rebord de la fenêtre de sa chambre leur fils a eu la riche idée d’enregistrer un chant d’épervier accessible sur un site Internet et de le diffuser à l’extérieur dans ses enceintes, utilisant à petite échelle le système d’effarouchement mis en place par des municipalités comme Les Sables d’Olonne , Pau , Nîmes , dans des quartiers confrontés à ces problèmes parfois pendant plusieurs semaines.
Quel rapport avec Shakespeare ? Aucun pour ce qui nous concerne ici en France, mais aux Etats-Unis le pharmacien new-yorkais Eugene Schiefflin, qui en 1890 lâcha 60 étourneaux importés d’Europe, avait pris prétexte d’une brève allusion au don d’imitation vocale de cet oiseau dans la pièce Henry IV du génial auteur. En effet, pour obtenir du roi la libération du comte Mortimer, Hotspur (beau-frère de ce dernier) menace le roi de dresser un étourneau pour qu’il lui répète en permanence « Mortimer, Mortimer… » Or Eugene Schiefflin appartenait à la « Société Américaine d’Acclimatation » dont le projet phare était l’introduction aux Etats-Unis de tous les oiseaux mentionnés dans les œuvres de Shakespeare, soit pas moins de 600 espèces d’après l’auteur de l’article !
Les 60 étourneaux lâchés en mars dans la neige fondue de Central Park s’abritèrent d’abord sous les avant-toits du Musée Américain d’Histoire Naturelle, survécurent ensuite à l’hiver grâce à leur robuste constitution, puis commencèrent à se reproduire et à se répandre d’Est en Ouest de l’Atlantique au Pacifique et jusqu’à la Baie d’Hudson au Nord et le Mexique au Sud…L’Amérique du Nord en compte aujourd’hui 200 millions ! Accusés par les uns de détruire leurs récoltes et d’empoisonner le sol de leurs déjections quand ils se rassemblent par milliers, par d’autres de parasiter les nids des espèces locales (comme le merle bleu) et de prendre leur place, ils sont considérés comme chassables et nuisibles aux Etats-Unis et au Canada [1] . Ils ont cependant quelques défenseurs qui en font même des oiseaux favoris auxquels ils apprennent à siffler un air connu et certains estiment par ailleurs que les caractéristiques de leur bec qui leur permet de remuer et fouiller la terre même dure et sèche n’a pas que des inconvénients pour l’agriculture.
J’emprunterai la conclusion à un article du Smithsonian magazine sur le même sujet : « Ces oiseaux sont l’exemple même de la difficulté à contrôler une espèce invasive une fois qu’elles s’est établie. »
[1] Ils ne le sont pas au Royaume-Uni où leur nombre est en diminution. En France ils sont chassables et peuvent faire l’objet de campagnes spéciales, et ils ont même des admirateurs : http://youtu.be/VQzv8DAYFsg
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