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    Cette  réaction de Henry James  me paraît d'autant  plus intéressante  que cet auteur né à New York en 1843  a quitté définitivement son pays natal à l'âge de 32 ans  pour s'installer en Angleterre où il s'est fait naturaliser anglais en 1915, un an avant sa mort. Je ne suis pas  sûr que  tous ses contemporains américains auraient  éprouvé  les mêmes sentiments , sans parler  de ceux qui  se sont battus au 18ème siècle  , avec l'aide des français , contre  les troupes anglaises  pour acquérir leur indépendance . Ce qui par la suite n'a pas empêché, il est vrai , la "special relationship"  entre  l'Angleterre et les Etats-Unis.

     


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  • Couverture de Charlie-Hebdo par Cabu

    Le 05 février 2014 
    Par Jean-Pierre Bouyxou

    dans Paris-Match

    Ses livres et ses articles ne respectaient rien, sinon la langue française, mais lui était subtil et bon. 

    Le découvreur de Topor et de Reiser ne savait pas seulement déceler le talent des débutants; il savait aussi constater son absence. J’avais 20 ans, il y a des siècles, quand je suis allé lui présenter, à «Hara Kiri», les dessins que j’avais passé des nuits à fignoler. Il les a regardés un par un, en soupirant, et m’a demandé si j’étais venu à Paris exprès pour les lui montrer. Si j’avais dit oui, peut-être m’en aurait-il pris quelques-uns, afin que je ne me sois pas déplacé inutilement. Me repliant dans ma dignité, j’ai préféré mentir et suis reparti mes crobars sous le bras. Ma carrière de dessinateur humoristique en est restée là.

    Je n’ai jamais rappelé cet épisode à Cavanna quand, bien plus tard, j’ai collaboré au magazine qu’il avait entre-temps quitté avec fracas. Il accusait le professeur Choron d’avoir, à grand renfort de gags scatologiques et de photos de filles à poil, transformé son brûlot bête et méchant en «journal de beauf». Mais les sarcasmes dont il accablait publiquement son ex-compère ne l’empêchaient pas de lui conserver, en privé, une amitié que rien, ni engueulades ni procès, n’avait pu entamer. Il continuait d’habiter un cagibi encombré de bouquins, dont il n’ouvrait jamais les volets, dans l’immeuble où «Hara Kiri» avait ses locaux. Il n’avait qu’une cour à traverser pour rendre visite à son vieux pote, ce qu’il faisait chaque jour. Cavanna ne supportait pas qu’on dise un mot de travers sur Choron, et malheur à quiconque eût dit à Choron du mal de Cavanna.

    Il ne supportait pas: la stupidité, l’autorité, l’injustice, l’égoïsme, l’intolérance, la haine aveugle

    Choron était le seul à l’appeler par son prénom, François. Cavanna l’avait abandonné une fois pour toutes après la publication de ses deux premiers livres, des ouvrages de commande sur des sujets inattendus, voire saugrenus, car il affectait de détester tous les sports: «Le Tour de France» et «Les 24 Heures du Mans». A la création de «Hara Kiri», en 1960, il était devenu Cavanna tout court. Râleur, railleur, chicaneur, mécréant, colérique, tout lui était bon pour s’emporter contre ce qu’il ne supportait pas: la stupidité, l’autorité, l’injustice, l’égoïsme, l’intolérance, la haine aveugle. Ce doux utopiste était un anar viscéral, mais un anar sans illusions, qui savait bien que ses coups de gueule, si violents fussent-ils, n’allaient pas suffire à changer le monde. Fils de prolo et autodidacte, il s’appliquait à écrire un français impeccable, persuadé – à juste titre – qu’il faut parfaitement maîtriser la syntaxe si l’on désire la malmener de façon positive. Il n’avait pas son pareil pour mêler la trivialité du langage parlé aux préciosités de la belle littérature. Ses «vrais» livres, notamment le premier («Les ritals», en 1978) et le dernier («Lune de miel», en 2011), où il se raconte sans fard mais non sans coquetterie, sont un régal d’humour et d’émotion, d’inventivité et de verve.
    Depuis plusieurs années, la maladie de Parkinson le contraignait à moins écrire. Mais son goût de la vie était intact. Hospitalisé pour une fracture du fémur, il a, le mercredi 29 janvier, demandé à la petite Virginie, son ultime et platonique amour, de lui apporter une bière, du pain et du saucisson, qu’il a savourés avec gourmandise. Il s’est éteint deux heures plus tard, entouré de ses deux fils. La mort, en sa clémence, a empêché le rouspéteur nonagénaire d’entendre des louanges qui l’auraient beaucoup fâché: celles du chef de l’Etat et de son Premier ministre.

     

     

     


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  • Bonne année de la chèvre 2015 !

     


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